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1 See ‘New Novels’ in Fraser’s Magazine (1849), volume XL, 693.ġ The French language figures so prominently in Charlotte Brontë’s novels that it prompted a reviewer of the first volume of Shirley (1849) to dismiss it as incomprehensible, complaining that it was written ‘half in French and half in broad Yorkshire.’ 1 Though this is clearly an exaggeration, Brontë does indulge in a kind of ‘plaisir des mots’ using French words when she finds them more suggestive than their English counterparts, as for example in this evocation of a wintery landscape in Shirley : ‘A calm day had settled into crystalline evening: the world wore a North Pole colouring: all its lights and tints looked like the ‘reflets’ of white, or violet, or pale green gems.’ ( Shirley, 527).Grâce à la langue française, l’héroïne de Brontë réussit à construire un espace à soi dans le monde domestique victorien. Rochester lui-même fait appel à sa connaissance de la langue française pour tenter de mettre des mots sur sa relation avec Jane, qui contrevient aux codes victoriens. Adèle, frivole et coquette, incarne les stéréotypes français, qui tranchent avec le sérieux et la maîtrise de soi de Jane.
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À Thornfield, elle se retrouve en compagnie de femmes francophones. Il est sans doute significatif que le premier verbe français que Jane ait appris soit « être », comme si la langue étrangère lui offrait une nouvelle vie. Ce sont ses connaissances du français qui qualifient Jane pour le poste de gouvernante de la jeune Adèle, née à Paris, et qui lui procurent ainsi les moyens de subvenir à ses besoins. Cet article examine la façon dont Brontë fait de la langue française une sorte de permis de la liberté d’expression aussi bien pour l’héroïne éponyme de son roman que pour elle-même en tant que romancière.
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